Françoise FEUILLET, Psychologue à Rennes, réalise tests de QI et de personnalité, bilans, diagnostics des difficultés scolaires et comportementales et orientation scolaire.

Adolescents à haut potentiel

portrait d'une belle jeune fille aux cheveux blonds

Des écarts qui se creusent avec les années :

A QI constant, l’écart entre âge mental et âge réel entre un enfant précoce et un enfant dans la norme augmente avec les années.

A titre d’exemple, pour un enfant à la limite de la précocité, c’est-à-dire à 130 de QI, à 4 ans, l’enfant à une année d’avance en âge mental, à 6 ans, 2 années et à 10 ans, 3 années et demi.

A 145 de QI, score obtenu par un peu plus d’un enfant sur mille, à 4 ans, l’enfant à deux années d’avance en âge mental, à 6 ans, 3 années et à 10 ans, 5 ans….

Cette « avance » en âge mental chez les jeunes à Haut Potentiel Intellectuel (HPI) se traduit avec les années par une approche de la réalité plus abstraite, ce qui induit toujours une distance avec les camarades de classe.

Pré-ados, ados, nombre de jeunes à haut potentiel Intellectuel continuent donc à se sentir différents à un âge auquel se fondre dans le groupe s’avère le vœu le plus cher.

Les prérequis de la réussite au collège :

En arrivant au collège, l’enfant précoce comme les autres enfants, a acquis des notions-clés, des compétences, des savoirs. C’est la partie visible de l’enseignement dont il a bénéficié.

On oublie qu’afin de réussir au cours du secondaire, il est nécessaire que le jeune ait stabilisé des schémas intellectuels d’apprentissage. Il est également nécessaire que les mécanismes de la persévérance aient été suffisamment entraînés.

Schémas intellectuels d’apprentissage :

Ces schémas permettent l’élucidation, c’est-à-dire le passage progressif de l’appréhension confuse d’un concept à sa claire représentation.

Pour la plupart des enfants, suivre le programme du primaire entraîne suffisamment les mécanismes d’apprentissage.

Ils sont cependant sous-entraînés durant des années jusqu’à l’atrophie chez les enfants précoces pour lesquels l’apprentissage a été trop facile.

La persévérance s’entraîne :

La volonté, la capacité « à s’obliger à… », « à s’empêcher de… », se fortifie avec la répétition des efforts tout au long de l’enfance et de l’adolescence.

L’enfant précoce, privé d’effort d’apprentissage ne peut travailler suffisamment cette dimension majeure de la personnalité durant le primaire et aborde le secondaire handicapé d’un déficit de volonté.

Une addition qui se paye dans le secondaire :

Sur la lancée du primaire aisément dominé, l’enfant précoce réussi généralement correctement la sixième.

Le sous-entraînement des facultés d’élucidation, des méthodes d’apprentissage et de la volonté se paye à partir de la cinquième et surtout de la quatrième. Si le rétablissement n’est pas rapide, les lacunes s’élargissent et le jeune s’enferre dans une spirale d’échec.

Un mal-être :

Certains enfants précoces ressentent douloureusement le décalage entre leurs attentes et la nature de ce qu’ils vivent. Ils se projettent intellectuellement dans l’avenir en l’extrapolant de la seule réalité qu’ils connaissent à ce jour.

Ne pouvant se résigner à la permanence de leur sort, ils posent des gestes parfois tragiques.

education and school concept - group of smiling students with teenage boy in front

Le cap du lycée :

Lorsqu’ils ont été dépistés suffisamment tôt durant le primaire et que leur scolarité a été adaptée, les adolescents doués intellectuellement ont pu être confronté à la difficulté, à la nécessité d’effectuer certains efforts. Ayant appris à apprendre durant le primaire, ils sont mieux armés pour aborder le secondaire.

Un cap est dépassé pour les lycéens à haut potentiel qui réussissent en première et terminale. Leurs bons résultats leur permettent d’accéder à des études supérieures correspondant à leurs intérêts personnels. L’accès à ces études est également l’occasion pour eux de rencontrer des jeunes partageant leurs intérêts. L’adéquation entre ce qu’ils sont et ce qu’ils vivent s’améliore.

Lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous au lycée, l’orientation, dictée alors par le système plus que par les envies, se détermine à contrecœur.

Le plus important à ce stade consiste à préserver l’avenir, la possibilité d’accéder à terme au type de carrière susceptible de permettre le meilleur épanouissement de la personne.

Une orientation précisément élaborée prend alors tout son sens.

Le dépistage du haut potentiel chez l’adolescent :

Un bilan intellectuel nécessite la passation d’un test de QI par un(e) psychologue. Lors de la prise de rendez-vous, nous précisons les différentes phases de la rencontre qui va durer trois heures.

En premier lieu, un échange d’une trentaine de minutes permet de rappeler le contexte de la démarche et pour le jeune de prendre ses marques dans la situation.

Puis, vient la phase de passation des différents sous-tests durant une heure environ, suivie d’un petit temps nécessaire à des calculs.

La restitution dure également une heure approximativement. C’est l’occasion de préciser les résultats et d’échanger au sujet des questions qui ont motivé la passation du test.

Un document de restitution est libellé et transmis ensuite. Il formalise précisément les résultats de chacun des sous-tests, les différents indices, le QI total, le fait qu’un haut potentiel existe si c’est le cas et d’une façon plus générale les préconisations en fonction de ce qui a été observé.

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